Afin d'éviter que Shrek parle à la française, Québec paie 75 000$ le négociateur chargé de convaincre les Américains de faire doubler leurs films ici.
Pour exécuter cette lourde tâche, l'avocat Roy L. Heenan est payé 250$ l'heure par le ministère de la Culture, a appris Le Journal de Montréal.
Selon son contrat, qui a commencé en septembre et qui se termine le 31 mars, Me Roy L. Heenan recevra un maximum de 75 000$.
Ce montant comprend son salaire de 250$ l'heure, ses frais de déplacement et de séjour entre Montréal et Los Angeles ainsi que l'embauche d'une adjointe payée 20$ l'heure.
Jusqu'à tout récemment, Me Heenan était président du Conseil d'administration du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec.
Aujourd'hui, comme le stipule son contrat, il s'engage à remplir trois tâches, dont «développer le marché du doublage de séries télévisées et de films sur DVD qui ne sortent pas en salle».
L'avocat doit aussi «promouvoir auprès de l'industrie américaine le savoir-faire québécois en matière de doublage» et collaborer avec le Bureau du cinéma du Québec pour assurer cette promotion.
Prolongation?
Cette semaine, le ministère de la Culture révélait que Me Heenan a déjà renouvelé l'entente avec la Motion Picture Association of America sur la distribution de films au Québec.
Selon cette entente, les studios américains s'engagent à offrir une version française de leurs films s'ils restent à l'affiche plus de 45 jours.
Mais les négociations plus ardues sur le doublage restent à faire. Les Américains ne se laissent pas convaincre facilement de faire doubler leurs films au Québec, car il s'agit d'un petit marché.
La ministre de la Culture Christine Saint-Pierre se dit «encouragée» par les discussions. «L'investissement porte fruit jusqu'à maintenant», a-t-elle ajouté dans un entretien avec Le Journal de Montréal.
Pour l'instant, Québec ignore si le contrat de Me Heenan pourrait se prolonger si les négociations n'aboutissent pas d'ici le 31 mars.
«Vous savez comme moi que des négociations, on ne sait pas toujours quand ça se termine», a indiqué l'attachée de presse de la ministre, Marie-Hélène Paradis.
Rappelons que l'Union Des Artistes appuie plutôt le projet de loi adéquiste qui veut rendre le doublage des films au Québec obligatoire.
17 % des DVD seulement sont disponibles en français. De ce chiffre, 7 % seulement sont doublés au Québec.