Le Journal de Montréal consacre sa une au doublage
Écrit le Samedi 03 Février 2007 05h 00min
Dans l'édition du Samedi 3 février 2007, le Journal de Montréal consacre ses 3 premières pages au doublage québécois. On peut lire à la une: Ces stars de Holluwood risquent d'avoir l'accent français. Leur vois québécois en péril. En plus de retrouver un article sur la situation précaire du milieu, vous pourrez lire des entrevues avec des doubleurs d'ici. Demain vous pourrez en apprendre plus sur les coulisses du doublage et lundi le Journal de Montréal traitera de l'avenir de l'industrie.
Voici un extrait de l'article:
DOUBLAGE
Les voix québécoises sont en péril
Marie-Joëlle Parent et David Patry
Le Journal de Montréal
03-02-2007 | 06h30
Les Johnny Depp, Cameron Diaz et Angelina Jolie québécois sont inquiets pour leur avenir. Les artisans du doublage d'ici ont peur de perdre leur gagne-pain au profit des Français.
Les prochaines semaines seront cruciales pour cette industrie qui se débat pour survivre. Les ententes entre Québec et les studios américains doivent être renouvelées.
Plus de 800 personnes vivent de cette industrie qui rapporte 26 M$ par année.
«Notre situation est toujours précaire, déplore Gilbert Lachance, le Johnny Depp québécois. Notre industrie est sous une menace imminente et permanente.»
Votre opinion
Aimez-vous autant regarder les films doublés en France et ici?
Pour l'instant, les films américains sortent ici deux mois avant la France, ce qui incite les studios à doubler leurs films deux fois.
Mais voilà que le piratage international pousse les studios à sortir de plus en plus leurs films le même jour partout sur la planète.
Interdits en France
À ce combat, c'est la France qui risque de gagner, puisque les films doublés au Québec sont interdits là-bas. Le Québec accepte cependant les films doublés en France.
Déjà, certains studios se tournent vers la France pour ne pas payer deux fois pour un doublage. Alors que la Paramount doublait 90 % de ses films ici en 2005, ce pourcentage a chuté de moitié en 2006.
D'autres studios, comme DreamWorks, refusent systématiquement de doubler leurs films au Québec.
Épée de Damoclès
«On a toujours une épée de Damoclès qui nous pend au-dessus de la tête, car les majors peuvent à tout moment décider de faire leurs doublages en France», déplore Martin Watier, le Colin Farrell québécois.
Ils sont environ 200 doubleurs au Québec à vivre de leur voix, se partageant quelque 6,5 M$.
Un autre joueur européen vient de s'ajouter à l'équation. La Belgique a entamé une guerre de prix, attirant de plus en plus les doublages de films à petit budget et les série télévisées.
Il s'agit donc d'une question de gros sous, mais également de respect de la différence culturelle du Québec, estime l'Union des artistes.
«Le Québec est déjà colonisé par les films américains, il faut éviter de l'être une deuxième fois par un doublage fait en France», déplore Gilbert Lachance.