Le site Internet de Radio-Canada rapporte: L'ADQ
À la défense du doublage québécois
L'opposition officielle a déposé, mercredi à l'Assemblée nationale, le projet de loi 193 sur le doublage pour forcer la main aux quelques grands studios encore récalcitrants à confier à l'industrie québécoise du doublage les films qu'ils distribuent ici.
Ainsi, l'ADQ se range derrière l'Union des artistes (UDA) qui réclame une telle loi depuis des années, s'inspirant de celle existant en France depuis 1945. Le porte-parole adéquiste en matière de culture, François Benjamin, en fait une question d'identité.
C'est pour se reconnaître nous-mêmes quand on écoute des longs métrages, pour qu'on soit capables de comprendre le sentiment d'appartenance, la réalité quotidienne qu'on vit. — Le porte-parole adéquiste en matière de culture, François Benjamin
Selon l'UDA, la proportion des films anglophones distribués au Québec et doublés localement est en forte baisse, ayant passé de 78 % en 2005 à 73 % en 2006. Au cours des dernières années, toutefois, cette proportion s'est maintenue autour de 70 %.
Doublage de film
Le comédien Benoît Brière faisant du doublage
Québec a toujours rejeté, jusqu'ici, les demandes pour légiférer dans ce secteur, craignant que les salles québécoises ne soient victimes d'un boycottage des grands studios. L'actuelle ministre de la Culture, Christine St-Pierre, a d'ailleurs réitéré son opposition à ce projet de loi, mercredi, disant préférer des mesures incitatives à des mesures législatives.
Mais le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, croit que les menaces de boycottage ne sont pas réelles. « On est moins nombreux que la France mais, à mon avis, il faut éviter de se voir trop petit, a affirmé M. Dumont. Il y a de l'argent au Québec, c'est un marché sérieux. Les distributeurs américains veulent mettre la main sur l'argent des consommateurs québécois. »
L'ancien président de l'UDA, Pierre Curzi, maintenant député péquiste, devrait aussi tenter de convaincre l'opposition péquiste d'appuyer l'initiative adéquiste.
Déposé en fin de session parlementaire, le projet de loi a toutefois peu de chance d'être adopté.
L'industrie québécoise du doublage, qui emploie environ 800 personnes, génère des retombées économiques d'environ 26 millions de dollars. Il en coûte en moyenne 70 000 $ pour faire doubler un film au Québec.